Suite de notre premier article sur le Salar d’Uyuni, voici donc la seconde partie de notre récit. Nous vous avions laissés sur votre faim, en plein milieu de notre deuxième journée d’excursion. Et en parlant de faim, c’est par une pause déjeuner que nous allons reprendre le fil de notre aventure. Enjoy 😉
Jour 2 : Fin de journée plutôt salée
Vient donc enfin la pause de midi. Romulo nous emmèneras aux abords du lac Hedionda, un cadre idyllique ou nous pourrons de nouveau observer les flamants roses. Nous aurons quartier libre pendant que Romulo prépare le repas. Car oui, en plus d’être notre chauffeur, notre guide, et notre DJ embarqué, Romulo est aussi notre cuistot ! Vraiment très bien ce Romu… Et c’est peu de le dire, car tout était vraiment parfait. Ce le sera un peu moins pour Marjo qui est à deux doigts de vomir. Et avec ce symptôme supplémentaire, le cas est tout de même à prendre au sérieux. Heureusement, elle pourra compter sur le soutien de tous pour l’inciter à au moins manger un peu de riz, ainsi qu’à prendre des médicaments, qui feront finalement effet quelques instants plus tard. Une fois avoir pleinement profité de ce moment de répits, nous nous dirigeons vers le lac Cañapa situé seulement 10 km plus loin. Ce dernier, tout comme le lac Hedionda nous offrira un joli spectacle. En effet, les flamants roses sont à nouveau présents aux abords du lac, prenant ainsi des aires de cartes postales pour notre plus grand plaisir !
Nous reprendrons à nouveau la route pour rejoindre le mirador du volcan Ollagüe. Ce stratovolcan, un volcan dont la structure est constituée de l’accumulation des coulées de lave au cours des différents stades éruptifs (ne nous remerciez pas, mais faites un don à Wikipédia), est toujours actif et abrite la mine de souffre la plus haute du monde, à presque 5600 mètres du sol. Bien qu’il soit difficile de quitter un tel point de vue, nous retournons vers la jeep ou Romulo nous attend pour nous emmener au Salar… de Chiguana. Etendu sur 415 km², une ligne de train traverse le désert de sel depuis la station Avaroa, à la frontière chilienne, jusqu’à. Le lieu est alors vraiment mystérieux avec ces rails que l’on voit s’enfuir à perte de vue, jusqu’à l’horizon.
Il est maintenant temps de rejoindre l’auberge qui nous accueillera pour la nuit, et quelle auberge ! L’hôtel de Sal Tambo Loma est un incontournable de cette excursion pour la simple et bonne raison que tout ici est fait de sel, des murs aux tables ! Impressionnant. Le confort sera à la hauteur de nos espérances, notamment avec la présence de chambres doubles et d’une douche chaude. Un plaisir auquel nous succomberons après un goûter de bienvenue. Nous n’avons effectivement pas pu prendre de douche la veille, l’auberge n’en disposant pas. Une fois ce moment passé, nous passerons à table et seront à nouveau conquis par la gastronomie bolivienne. Vous l’aurez compris, le poulet sera encore de la partie, et nous ne rechignerons pas à terminer nos assiettes devant une cuisine si succulente. Le plaisir sera d’autant plus au rendez-vous que Marjo aura retrouvé son appétit. Le fait d’être redescendu à 3500 mètres d’altitude y est sûrement pour quelque chose. Romulo viendra ensuite nous annoncer qu’il faudra se lever tôt le lendemain, très tôt même. Avec un départ ainsi prévu à 4h30, nous ne tarderons pas à nous rendre dans nos chambres respectives afin de nous reposer convenablement. Et nous ne pouvons pas en vouloir à Romulo qui nous fait une belle promesse en retour : découvrir le Salar d’Uyuni aux premiers rayons du soleil 😉
Jour 3 : Premiers rayons de soleil au Salar d’Uyuni
Pour cette troisième journée qui débute, nous sommes partagés entre l’envie de rester cloué au lit et l’excitation de nous rendre au Salar d’Uyuni. Moins d’une minute plus tard, nous serons debout, affirmant ainsi notre choix. Nous nous empressons de faire nos sacs afin de tout charger sur le toit de la jeep. Plutôt efficaces, nous serons les premiers à partir en direction du convoité désert de sel. Situé à 30 minutes de route, nous atteindrons rapidement ce dernier, laissant derrière nous la route qui prend fin. Le désert entier, d’une superficie de 12.000 km², est maintenant notre nouveau terrain de jeu, auquel Romulo se donnera à cœur joie. Car si la route est absente, Romulo roule sans sourciller, les yeux fermés… ou plutôt phares éteints ! Nous vivrons alors une incroyable expérience, élancés dans le désert, dans l’obscurité la plus totale. Un moment vraiment magique, bluffant. Une heure plus tard, nous atteindrons enfin la Isla Incahuasi. Nous ne serons pas au bout de nos surprises en découvrant cette île peuplée de cactus géants centenaires pouvant atteindre 10 mètres de haut. Il faut savoir qu’entre décembre et janvier, le Salar est inondé, le désert laissant place à un lac. C’est pour cela qu’on parle d’îles. Mais pour nous qui nous trouvons ici en plein mois d’octobre, il ne s’agit que d’un îlot de terre dans un désert. Ceci étant dit, le plus dur est devant nous, car afin de profiter au mieux du spectacle, il faut suivre le chemin qui mène en haut de l’île. Et si cela peut paraître sans difficulté de prime abord, le moindre effort à cette altitude nous donne l’impression d’avoir couru un marathon. La motivation étant tout de même présente au sein de l’équipe, nous nous emboitons le pas les uns après les autres et arrivons au sommet quelques instants avant le lever du soleil. Quelques minutes plus tard, dans un profond silence, le soleil se lèvera, faisant apparaître devant nous une immense surface blanche et craquelé. Impressionnant. Quelques chiffres peuvent rendre compte de ce que représente ce désert de sel. Ainsi, le Salar d’Uyuni est composé de 10.000 millions de tonnes de sel, dont plus de 25.000 tonnes sont extraites chaque année. C’est aussi l’une des plus grandes réserves de lithium au monde, avec 140 millions de tonnes présentent. Enfin, le Salar se compose de 11 couches de sel distinctes, épaisses de 2 à 10 mètres, pour atteindre les 120 mètres de profondeur. Voici pour les chiffres, il est temps de passer à la suite de la journée.
Une fois le soleil bien haut dans le ciel, il sera temps pour nous de rejoindre Romulo qui aura évidemment profité de ce moment pour nous préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. Nous savourons donc l’instant avant de remonter en voiture pour nous rendre un peu plus loin, retrouvant ainsi un horizon dégagé de toute part. Nous le savons tous, le temps des photos funs est venu. Une simple recherche sur Internet permet de découvrir une pléthore d’aventurier, tous plus originaux les uns que les autres, s’étant déjà prêté à ces séances photos décalés. Le paysage permet en effet de réaliser des photos trompes l’œil en jouant sur les plans. Ainsi, une personne s’éloignant du photographe paraîtra beaucoup plus petite que la personne juste devant l’objectif. Effet garanti. En solo, en couple ou en groupe, nous nous adonnons donc à toute sorte de photo, ne lésinant pas sur l’utilisation d’accessoires. Romulo, maintenant reconverti en photographe professionnel, nous prêtera même une figurine de dinosaure pour nous adonner photos avec effets spéciaux digne de Spielberg. Après ce moment aux allures de récréation, il est temps de se mettre en route pour rejoindre la Isla de Banderas. Située à l’entrée du Salar d’Uyuni, plus à l’Est, cette « île » n’est qu’en fin de compte qu’un rassemblement de drapeaux, toutes nations confondus, plantés à même le sol. Une impression de conquête nous gagne alors, même si au bout de ces 3 jours, nous sommes plutôt les conquis. Autre particularité du coin, un hôtel de sel se trouve également à cet endroit. Il s’agit en fait du tout premier hôtel de sel ayant surgi de ce gigantesque désert. Nous entrerons pour le visiter, mais celui-ci est quasi-vide, rendant difficile le fait de s’imaginer le lieux plusieurs années auparavant. Nous ressortons donc et sommes vites intrigués par un monument non loin de là. Nous découvrirons alors un édifice lui aussi fait de sel, rappelant que les participants de la célèbre course du Paris-Dakar sont passés par ici en 2014.
Il sera maintenant temps de quitter le Salar afin de nous rendre dans un petit marché artisanal dans le tout aussi petit village de Colchani. Mis à part l’achat de quelques babioles, nous retrouverons notre ami Godzilla sur un étalage. Paraissant seul et abandonné, nous remédions vite à cette situation insoutenable et l’adoptons en échange de quelques bolivianos. Nous profiterons également du marché pour goûter au lama, spécialité du coin qui ne nous fera pas forte impression. Romulo nous fera ensuite signe qu’il nous faut maintenant rejoindre la dernière étape avant Uyuni : le cimetière de trains. Après 20 minutes de route, nous rejoignons donc Uyuni, ville morte sans intérêt (vous voilà prévenus) sonnant la fin de notre excursion. Mais avant de nous y arrêter, nous nous dirigeons en périphérie de la ville ou de vieux trains à charbon sont laissés à l’abandon. L’apparition du train au diesel à effectivement marqué la fin pour ces anciennes locomotives, éparpillés dans ce véritable cimetière de trains. Aujourd’hui, les touristes peuvent réaliser quelques photos aux airs de science-fiction post-apocalyptique. Nous nous prêtons bien évidemment au jeu, nous hissant tantôt dans la cabine d’une locomotive, tantôt dans un wagon transportant autrefois des marchandises. Satisfait de nos photos, nous rejoignons maintenant les autres afin de nous rendre à Uyuni pour manger dans un restaurant du coin. Avec du quinoa et du lama au menu, les spécialités sont encore à l’honneur. Toujours pas conquis par le lama, ça sera tout de même l’occasion de partager un dernier repas commun. Romulo nous conduira enfin au terminal de bus, ne souhaitant pas nous attarder à Uyuni. Nous y achèterons nos tickets pour Potosi, notre prochaine destination. Ne reste plus qu’à attendre le bus, autour d’une bonne bière avec les françaises rencontrés quelques jours plus tôt.
Au final, vous l’aurez bien compris, ces 3 derniers jours ont été vraiment incroyables ! Nous n’aurions jamais imaginé découvrir de tels paysages en mettant les pieds sur le sol bolivien. Et si cette excursion sera pour nous un souvenir inoubliable, nous ne pouvons que remercier Romulo qui aura était un guide parfait durant toute la durée de l’expédition. Nous sommes également plus que satisfaits de l’agence Estrella del Sur qui nous aurons permis de vivre une belle aventure vers le Salar d’Uyuni, au départ de San Pedro de Atacama. Et bien sûr, nous n’oublierons pas non plus tous ceux que nous avons pu rencontrer durant ces 3 jours, sans qui l’expérience humaine n’aurait pas était aussi enrichissante. Après une telle entrée en matière, nous espérons que la Bolivie nous réserve encore de belle surprise. Peut-être avec le parc Toro Toro… Lisez-nous, et vous saurez 😉