Le Salar d’Uyuni – 1ère partie


Après près de deux mois passés à sillonner le Chili et l’Argentine en tous sens, il est temps pour nous de nous diriger vers la Bolivie ! Si vous nous lisez avec grand intérêt (ce dont nous ne doutons pas), vous savez déjà que nous avons choisi de découvrir le Salar d’Uyuni lors d’une excursion de 3 jours avec l’agence Estrella del Sur. C’est donc lors de notre retour au Chili, à San Pedro de Atacama, que nous avons préparé notre expédition qui nous conduira jusqu’à Uyuni, à 400 km plus au nord. Et autant vous l’annoncer dès le départ : il en résultera tout simplement notre plus beau souvenir de la Bolivie. Allez, on vous emmène avec nous pour ce premier article consacré au Salar. Let’s go !

Jour 1 : A la découverte du Sud Lipez

Ça y est ! Le Chili est bientôt derrière nous et notre départ pour la Bolivie est imminent. Après une courte nuit de sommeil, c’est très tôt qu’un minibus viendra nous récupérer, ainsi que d’autres voyageurs, à nos auberges respectives. Autant vous dire que nous sommes tellement excités que quelques heures de sommeil supplémentaires n’auraient sans doute rien changé. Nous mettons donc le cap sur la frontière bolivienne que nous rejoindrons après 1h30 de route. Sur place, d’autres voyageurs sont déjà présents, ainsi que plusieurs jeeps prêtent à partir. Mais pour l’instant, un petit-déjeuner copieux nous attend et nous permet de partager un moment convivial avec quelques personnes fraîchement rencontrés. L’estomac bien rempli, il est temps de passer la douane pour régler les formalités administratives avant de rejoindre notre jeep. Nous avons alors tout juste le temps de faire les présentations avec Margaux, Alfred, Raïssa et Paul que Romulo, notre chauffeur pour les 3 prochains jours, s’empressera de mettre le contact. Let’s go Romulo !!
Alors que Raïssa et Paul sont irlandais, Margaux et Alfred sont tous deux français et maîtrisent plutôt bien l’anglais et l’espagnol. Une chance, car en plus de nous traduire les dires de Romulo, ils pourront faire l’intermédiaire entre Raïssa, Paul et nous-même. En raison de leur “irish accent” fort prononcé, il nous est parfois difficile de les comprendre, notamment Paul avec son incroyable débit de parole. A l’inverse, Romulo, comme tous les boliviens, communique de manière muy tranquilo et nous permet ainsi de bien le comprendre, ainsi que de nous familiariser d’avantage a l’espagnol. Ceci étant dit, nous voilà enfin arrivés aux deux premiers points d’intérêt de l’incroyable région du Sud Lipez : la Laguna Blanca et la Laguna Verde. Séparés par un étroit cordon de terre, les deux lacs salés tous deux situés dans la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa constitue une belle entrée en matière. Alors que le premier doit sa couleur laiteuse à une très forte concentration de minéraux, principalement du borax, le second doit quant à lui sa couleur vert pastel à une forte concentration de cuivre présente dans les sédiments. Et si cela ne suffit pas à vous émerveiller, il ne vous reste qu’à lever les yeux pour contempler le volcan Licancabur au pied duquel s’étendent les deux lacs.

La laguna BlancaLa laguna VerdeLe désert Salvador DaliLes sources chaudes de la laguna ChalviriLes geysers Sol de Mañana
Lacs, désert et sources chaudes : bienvenue dans le Sud Lipez !

La journée ne faisant que commencer, nous remontons dans la jeep afin de poursuivre vers la Laguna Chalviri. Sur la route, nous pourrons également apercevoir le désert Salvador Dali, ainsi nommé de par la curieuse ressemblance avec les paysages souvent peints en arrière-plan des tableaux de l’artiste. Arrivés à la Laguna Chalviri, le moment est venu de troquer nos vestes et bonnets pour notre maillot de bain ! Alors qu’il fait plutôt froid sur l’Altiplano, la plaine d’altitude sur laquelle s’étend le Sud Lipez, l’eau du lac Chalviri est à 35° ! Une température idéale pour faire le point sur Romulo, qui est bien d’après Marjo 😉 S’il est difficile de rejoindre la source chaude peu vêtu, nous pourrions nous y prélasser des heures une fois plongés dans l’eau. Ce ne sera toutefois pas possible étant donné qu’il est fortement recommandé de ne pas se baigner plus de 30 minutes à cause de l’altitude. Il faut savoir que l’Altiplano avec son altitude moyenne de 3300 mètres est la plus haute région habitée au monde après le plateau tibétain, quant à lui quasi inhabité. Alors que San Pedro de Atacama que nous avons quitté le matin même atteint difficilement les 2500 mètres… Soit, il est donc temps de se rhabiller et de nous diriger vers les geysers Sol de Mañana, dernier point d’intérêt avant de quitter la réserve Eduardo Avaroa.
Les lacs colorés, volcans et autres sources chaudes ne vous ont pas suffi ? Ça tombe bien, car nous voici maintenant au Sol de Mañana (comprenez Soleil du Matin). Ce champ de geysers situé à plus de 4850 mètres d’altitude est alimenté par une activité volcanique se manifestant par des spectacles étonnants. Ainsi, on peut y observer des cratères de boue bouillonnants, des fumerolles (des vapeurs sulfureuses s’échappant de terre) et bien sûr, des geysers dont les jets de vapeur d’eau peuvent atteindre entre 10 et 50 mètres de haut ! Ce spectacle fascinant semble proche de ce que furent les premiers âges de la Terre, d’où le nom du site. Malheureusement, c’est au petit matin que l’activité est la plus forte et nous ne profiterons donc pas pleinement du spectacle. Nous quittons donc les lieux et nous mettons en route vers l’auberge Arbol de Piedra ou un bon repas nous attend.

Arrivés à l’auberge, nous prenons place dans la salle commune afin d’y partager le repas du jour : un traditionnel combo poulet/pommes de terre made in South America, mais avec option légumes et de surcroît bien préparé. Chaque groupe constitué le matin disposant du même itinéraire, nous serons amenés à partager des moments comme celui-ci à plusieurs reprises. L’occasion pour nous de sympathiser avec d’autres françaises rencontrés brièvement le matin. On doit d’ailleurs vous l’avouer : si les paysages du Sud Lipez sont tout simplement extraordinaires, la fréquentation de français(e)s l’est tout autant ! Une fois le repas terminé, nous prenons alors possession des dortoirs. L’endroit, bien que sommaire, nous conviendra parfaitement. Un peu fatigués de cette première matinée, nous nous accordons une petite sieste avant de repartir découvrir le plus beau spot des environs : la laguna Colorada.
Après un court trajet, nous voici donc arrivés au lac. Ce dernier n’est pas blanc, ni vert, mais bien rouge ! Cette couleur est due aux sédiments rouges ainsi qu’aux pigments des algues qui y vivent. Le lieu est d’autant plus surprenant que des nombreux flamant roses des Andes viennent ici pour se reproduire. C’est d’ailleurs en ingérant ces algues notamment que le flamant prend cette couleur. Nous prenons donc le temps de faire le tour du lac afin de le contempler depuis différents points de vue. Parfois, nous pouvons même nous approcher d’un peu plus près des flamants, profitant ainsi un peu plus de la magie des environs. Après une journée aussi riche en découvertes, il est maintenant temps de rentrer à l’auberge. Le dîner, des spaghettis à la bolognaise sera étonnement plus original que notre déjeuner. Marjo, prise d’un mal de tête, n’aura cependant pas un très grand appétit. So bad… Le repas terminé, il sera donc temps de rejoindre notre chambre pour trouver le repos après cette incroyable première journée.

La magnifique laguna Colorada
Les flamants roses des Andes viennent ici pour se reproduireLe paysage est vraiment incroyable
On voit la vie en rouge à la laguna Colorada

Jour 2 : On prend de l’altitude !

Avec un départ prévu pour 7h30, c’est encore une fois de bonne heure que nous nous sommes levés pour cette deuxième journée. Peu reposé, c’est tout de même avec une certaine hâte que nous nous réveillons, avec tous la même question au bout des lèvres : toi aussi, tu as eu l’impression de ne plus pouvoir respirer cette nuit ? Et oui, car située à près de 4300 mètres d’altitude, la respiration semble parfois entrecoupée, tout comme notre sommeil. Une sensation très surprenante… Mais trêves de bavardages, il est temps de s’activer pour vite prendre la route. Nous avons en effet compris la veille en discutant avec d’autres groupes que si certains ont pour chauffeur des personnalités plutôt tranquille, notre cher Romulo est quant à lui du même acabit… pour peu que l’on parte les premiers ! Pour éviter à Romulo tout stress inutile, nous avalons donc nos pancakes (sauf Marjo qui n’a toujours pas retrouvé l’appétit) et nous préparons à toute vitesse. Une fois les sacs bouclés et chargés sur le toit, on peut alors partir en trombe afin de doubler dès que possible les groupes partis peu avant nous. Qu’on se le dise, Romulo est le 1er… Toujours 😉 D’ailleurs, cela semble aussi s’appliquer sur la playlist, car si certains encaissent difficilement une deuxième journée de musique typique bolivienne (courage…), Romulo a quant à lui plutôt bon goût et nous fait revivre les classiques pop/rock international. Décidemment, il est bien Romulo 😉
Quelques heures plus tard, nous quitterons la région du Sud Lipez avant de rejoindre l’Arbre de pierre, une curieuse formation rocheuse. Dans ce désert situé à plus de 3000 mètres d’altitude, le sel porté par le vent vient ainsi creuser les différentes roches pouvant alors prendre toutes sortes de formes. Bien qu’il ne s’agisse que d’un gros caillou, l’étonnement est tout de même au rendez-vous. Nous profiterons également de cette pause pour prendre un peu de hauteur sur certains blocs de pierres, réalisant par la même occasion quelques photos de groupe. Nous repartons ensuite vers une nouvelle série de lacs, à savoir los lagunas Kara, Honda, Hedionda et Cañapa. Le premier n’est en rien exceptionnel comparés aux lacs vus la veille, mais est tout de même situé à 4500 mètres d’altitude, devenant par la même occasion un des plus haut point que nous atteindrons durant cette excursion. Alors que San Pedro de Atacama que nous avons quitté il y a tout juste 24h, se trouve à 2000 mètres d’altitude de moins que notre position actuelle, il n’est pas étonnant d’en faire les frais. Maux de tête, nausées, les symptômes ne laissent que peu de doute quant au mal qui gagne ainsi Marjo depuis la veille. Nous nous dirigeons maintenant vers le lac suivant, la laguna Honda, étonnant par sa forme de cœur. Nous ne pouvons pas dire que nous ne sommes pas surpris depuis le début de notre expédition.

El Arbol de piedra, ou l'Arbre de pierreOn prend de la hauteur pour une photo de groupeLa laguna KaraLa laguna Honda, en forme de coeurLa laguna HediondaLa laguna Cañapa
Arbol de piedra, lagunas Kara y Honda. Un corazón de agua en el desierto

Nous voici arrivés à la fin de cette première partie, mais ne vous inquiétez pas, la suite est déjà en ligne. Alors restez confortablement installés et venez vite découvrir la suite de notre récit, c’est par ici que ça se passe !

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